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Le décret d'application de la loi Évin de 1991 durcissant le dispositif d'interdiction de fumer dans les lieux publics est entré en vigueur le 1er janvier 2008. Ce durcissement des mesures anti-tabac a été l'occasion de nombreux articles sur le sujet. On ne portera pas de jugement polémique sur ce point. Le Tigre a choisi un tout autre angle pour aborder ce débat : les présupposés de la politique de santé publique en France, qui veulent que l'État fasse le bien des individus malgré eux. Avant, le fumeur fumait. Aujourd'hui, le fumeur sort un paquet avec écrit « fumer tue ». Pendant ce temps-là, le consommateur regarde des publicités pour des rillettes sous lesquelles un bandeau lui conseille de manger des pommes et des carottes. Là est la vraie rupture, qui sous-tend le reste. Le fait que nous soyons tous des victimes de nos assassins en puissance, ou nos propres assassins, nous les grignoteurs, nous qui mangeons trop ceci ou trop cela. La politique sanitaire a trouvé un maître mot : la culpabilisation (pardon, la responsabilisation) de l'individu. Manière discrète pour l'État de se délester de ses propres responsabilités : le contrôle des aliments en amont de l'assiette ou des poumons du citoyen.
Le décret d'application de la loi Évin de 1991 durcissant le dispositif d'interdiction de fumer dans les lieux publics est entré en vigueur le 1er janvier 2008. Ce durcissement des mesures anti-tabac a été l'occasion de nombreux articles sur le sujet. On ne portera pas de jugement polémique sur ce point. Le Tigre a choisi un tout autre angle pour aborder ce débat : les présupposés de la politique de santé publique en France, qui veulent que l'État fasse le bien des individus malgré eux. Avant, le fumeur fumait. Aujourd'hui, le fumeur sort un paquet avec écrit « fumer tue ». Pendant ce temps-là, le consommateur regarde des publicités pour des rillettes sous lesquelles un bandeau lui conseille de manger des pommes et des carottes. Là est la vraie rupture, qui sous-tend le reste. Le fait que nous soyons tous des victimes de nos assassins en puissance, ou nos propres assassins, nous les grignoteurs, nous qui mangeons trop ceci ou trop cela. La politique sanitaire a trouvé un maître mot : la culpabilisation (pardon, la responsabilisation) de l'individu. Manière discrète pour l'État de se délester de ses propres responsabilités : le contrôle des aliments en amont de l'assiette ou des poumons du citoyen.
  • Fumer ne tue pas
    cf aussi : Cinq = dix. L’exemple des fruits et légumes G.R.O.S et gras La naissance de la santé publique
    Savez-vous la dernière ? Nous n’avons plus le droit de grignoter. C’est un ordre : écrit à l’impératif, comme il se doit. Pour votre santé, ne grignotez pas entre les repas, nous dit-on en bas d’une publicité pour un fromage ou un dessert. Jusqu’à la fin du vingtième siècle, le verbe grignoter était réservé aux petits rongeurs. Les écureuils grignotaient. Les souris grignotaient. Les nourrissons, à l’âge de leurs premières dents, grignotaient. (...)
     
  • Cinq = dix. L’exemple des fruits et légumes
    cf aussi : Fumer ne tue pas G.R.O.S et gras La naissance de la santé publique Les fruits et légumes sont un bon exemple du marketing de la santé publique. Ces dernières années, l’incitation à leur consommation a donné lieu à des slogans à l’arithmétique chancelante : en deux ans, le nombre de fruits à consommer a été divisé par deux...
    Il y a eu les pays sous-développés, il y a maintenant les (...)
     
  • G.R.O.S et gras
    cf aussi : Fumer ne tue pas Cinq = dix. L’exemple des fruits et légumes La naissance de la santé publique La campagne contre l’obésité justifie les messages déversés sur nos téléviseurs. L’OMS parle d’une « épidémie ». Là encore, la réponse étatique ne convainc pas. En stigmatisant certaines catégories d’aliment (le gras, le sucré, le salé) et en culpabilisant les consommateurs, elle ne fait qu’accentuer les troubles du comportement (...)
     
  • La naissance de la santé publique
    Lire aussi : G.R.O.S et gras Fumer ne tue pas Cinq = dix. L’exemple des fruits et légumes L’État moderne considère que la santé du corps social est sa préoccupation légitime. Il existerait un contrat social implicite par lequel la population investirait l’État d’une responsabilité de prévention. Quels sont les principes d’une juste intervention, qui ne soumette pas les citoyens aux excès d’une bienfaisance paternaliste ?
    La politique de santé publique privilégie le bien-être de la population dans son ensemble à celui des individus. La distinction entre (...)
     
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