Dans l’arrière-boutique des ship managers
Dans l’arrière-boutique des anthropologues
« J’arrive à faire face à à peu près tout »
« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
« Le faible rayonnement de taches grises, clairsemées, grandissantes à mesure que l’on s’approche des bords, émerge à mesure que l’on approche de la fin : « espaces neutres et sans genre », parfois sans nom, elles forment un « péri-Paris », ou un « contre-Paris » dans Paris. Quelques friches, bien sûr, il y en avait encore, mais aussi toutes sortes d’endroits où plane le même doute. Des endroits maudits par on ne sait quels dieux depuis le fond du Moyen Âge, de ces emplacements où se concentrent les accidents, où les commerces, quels qu’ils soient, fatalement périclitent, de ces aimants qui dévient les itinéraires, ou de ces lieux sans génie où l’on se sent toujours perdu. Ce sont un square aux abords du métro aérien, des places qui n’en sont pas, le bout de la Tombe-Issoire, un tronçon d’avenue dans la steppe du douzième, parfois simplement un immeuble (11, cité de Trévise), ou ce désert compris entre les grilles du Luxembourg et celles de l’Observatoire, où le vieux chef des Dévorants imaginé par Balzac finit sa vie en mollusque parmi les joueurs de boules à la dernière page de Ferragus. »
Hélène Briscoe collabore au Tigre depuis les débuts du journal. D’abord responsable de la rubrique « Portrait », qui a donné lieu à deux livres (Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes, 2010, et Du lundi matin au samedi soir qutre fois par jour y passent, 2011), elle tient depuis deux ans une chronique intitulée « Topographies ! Itinéraires ! ». C’est dans cette rubrique que sont parus les textes de Paris contre Paris, réécrits pour l’occasion : flâneries littéraires et historiques permettant de découvrir une autre facette de Paris, ces textes racontent en quelques pages les égoûts, le pneumatique, les boulevards des Maréchaux, la Bièvre, le trou des Halles, les axes rouges, les enseignes des magasins, les bateaux-mouches... On y croise Nerval, Balzac, Proust, Benjamin, Modiano, Debord, Aragon, Remy de Gourmont... Et l’on s’y demande :
« Il paraît que, la nuit, des vieilles dames se glissent dans les Buttes-Chaumont. Il paraît qu’elles en ont la clé et qu’elles viennent y nourrir les animaux. Avez-vous déjà entendu parler de ces sabbats ? Mieux : y avez-vous assisté ? Veulent-elles se cacher, veulent-elles seulement être en paix ? Ou est-ce qu’elles ne s’intéressent qu’aux espèces nocturnes ? »