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« J’arrive à faire face à à peu près tout »
« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
Publié dans le
numéro V (septembre 2007)
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Le 1er septembre 1715, à 8h15 du matin, il y a tout juste 292 ans, on décréta solennellement que le règne de soixante-douze ans de Sa Majesté Louis XIV prenait officiellement fin en ce début de matinée, après une longue et pénible agonie ; le Roi Soleil, à quelques heures seulement de son soixante-dix-septième anniversaire, en était venu à s’éteindre. Ah ! c’était pas beau à voir, ça non ! On s’en souvient encore, de ce corps en proie à la plus hideuse des malédictions, des propriétés particulièrement vulnérantes de cette gangrène sénile, dite des extrémités, qui avait vu le gros orteil sphacélé du roi s’ébranler jusqu’à se détacher, de ce cadavre vivant, de cette chair crevassée jusque dans laquelle on distinguait les os d’une cuisse ; Dieu que ça sentait ! Dieu que ce fut terrible ! Partout au château, dans Versailles, ça criait, ça fuyait, mais déjà aussi, dans les couloirs de l’Europe, et jusqu’en Orient, ça raillait, ça gloussait, on joua ! John Dalrymple, Master of Stair et ambassadeur de son état, avait tenu le pari, selon le génie de sa race - perfide engeance ! - que le roi n’atteindrait pas septembre ; un autre drôle, praticien de la cour, venu du fond de sa Calabre, qui tenait plus de l’empirique que du spécialiste, assura que sa pharmacie échafaudée sur des racines et toutes sortes de bulbes réduits en poudre, sauverait le roi, et que ce dernier danserait la gigue à l’automne ; on dit même qu’un hâfiz stambouliote avait tout prévu de la fin tragique du roi, que, favorisé par son érudition coranique, il aurait prédit la mort du Soleil et pronostiqué comment, en mourant, celui-ci atteindrait le stade ultime d’une étoile obscure.
Et l’exotique mahométan de réciter le dixième verset du sourate de la Fumée : « Et bien, attends le jour où le ciel apportera une fumée visible qui couvrira les gens. Ce sera un châtiment douloureux ». De fait, tout se vérifia quand la sombre maladie du valétudinaire souverain exhala ses émanations putrides, deux valets tombèrent asphyxiés, l’on vit même le moins vigoureux des deux s’étrangler et mourir sur place. Au même instant, à ce bruit, comme on l’apprend encore de nos jours à nos charmantes têtes blondes, Louis XIV se redressa, fixa son regard moribond sur ses courtisans, et s’écria : « Pourquoi pleurez-vous ? M’avez-vous cru immortel ? ». Il ne savait pas, le pauvre, que c’étaient les miasmes putrides qui émanaient de sa propre personne qui faisaient pleurer son monde.