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Le vol de la libellule

Le vol de la libellule

Le vol de la libellule
Mis en ligne le mardi 1er juin 2010 ; mis à jour le vendredi 9 avril 2010.

Publié dans le numéro 06 (24 avril-7 mai 2010)

Cette libellule-là ne s’est pas envolée toute seule. Pour trouver le coupable, il vous faudra un peu de rigueur et quelques informations glanées sur internet.


 

L’un des deux spécimens au monde de Meganeura monyi, une libellule fossile du Carbonifère, a été dérobé le 21 avril vers 16h15 dans la galerie de Paléontologie du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.

Le voleur est parvenu à ouvrir la vitrine qui protégeait ce précieux insecte, sans doute à l’aide d’une lame métallique. L’alarme sonore qui aurait du retentir est restée muette , en raison d’une coupure d’électricité, qui a eu lieu entre 16h15 et 16h19. L’origine de la coupure n’a pas été identifiée, un acte de malveillance commis par un complice est le plus probable.

Quelques minutes plus tard, à 16h27, les caméras du bâtiment ont toutes été désactivées par une attaque informatique du réseau de surveillance.

Un commerçant de la rue Buffon a vu vers 16h30 quelqu’un jeter un paquet d’une fenêtre du musée. Un motocycliste qui attendait là a récupéré le paquet et est parti aussitôt. La fenêtre du niveau 1 de la galerie de paléontologie située la plus au nord a en effet été forcée.

Quatre visiteurs seulement se trouvaient dans la galerie de paléontologie entre 16h15 et 16h30 : ils ont été identifiés et retrouvés par la police. Voici leurs positions et descriptions selon les relevés des caméras. Celles-ci filment la zone des collections mais pas les escaliers.

 

Marc G., 43 ans, chômeur. Vêtu d’un manteau long.

Position à 16h15 : Devant la vitrine du Thylacine

Position à 16h19 : Non repéré par les caméras. Sort de l’escalier est, au niveau 1, à 16h23.

Position à 16h27 : Devant le squelette de Triceratops.


Anton L., 28 ans, touriste. En T-shirt, pas de sac.

Position à 16h15 : devant la vitrine des ammonites.

Position à 16h19 : devant le squelette de Glyptodon

Position à 16h27 : devant le crâne de Tyrannosaure.


Anne-Cerise V., 23 ans, étudiante. Vêtue d’un large imper.

Position à 16h15 : Face à la vitrine des mollusques.

Position à 16h19 : Face au squelette de Diplodocus.

Position à 16h27 : Non localisée, entre dans l’escalier est au niveau 1 à 16h24.


Jonathan W., 63 ans, retraité. Porte un grand sac de la boutique du musée.

Position à 16h15 : non repéré par les caméras. Dernière position : 16h12, entre dans l’escalier principal au niveau 1.

Position à 16h19 : devant la vitrine des trilobites.

Position à 16h27 : devant le squelette de Gomphotherium




La solution





Il suffit pour résoudre cette énigme de disposer d’un plan du bâtiment, trouvable (non sans efforts) sur le site du Musée d’Histoire Naturelle (http://www.mnhn.fr/museum/foffice/tous/tous/guidePratique/lieuxVisiter/LieuxAVisiter/pdlLieu.xsp ?AE_ID=228&INFO_ID=23&LIEU_ID=161&MAN_ID=286&SITE_ID=10&i=1&idx=10&nav=liste&LIEU_NUM=2)


La libellule volée à 16h15 se trouvait au niveau 2. La fenêtre ouverte à 16h30 est la plus au nord du niveau 1.


Marc G. se baladait à 16h15 près du Thylacine, ou loup de Tasmanie, donc au niveau zéro. On le retrouve à 16h27 près du Triceratops, donc au niveau 1. Il aurait pu ouvrir la fenêtre mais se trouvait loin de la libellule au moment du vol.


Anton L. était près de la vitrine des ammonites, donc non loin de celle des insectes, à 16h15. Il a également pu aller ouvrir la fenêtre à 16h30 puisqu’il était au niveau 1.


Anne-Cerise V. était près de la vitrine des mollusques, donc au niveau 2, à 16h15. A 16h19, elle est près du Diplodocus, au niveau 1. Impossible pour elle de se rendre à la vitrine de la libellule, de la forcer, puis de descendre, en seulement quatre minutes.


Jonathan W. était dans l’escalier principal à 16h15, puis près de la vitrine des Trilobites, au niveau 2, à 16h19. Il a pu sortir de l’escalier à 16h15 et voler le fossile. A 16h27, il est devant un squelette de Gomphotherium (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gomphotherium)  : ce cousin disparu de l’éléphant doit se trouver dans la zone des proboscidiens, donc tout près de la fenêtre ouverte.


Deux suspects restent en lice : Anton L. et Jonathan W.


Mais la description de la Meganeura Monyi (http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9ganeura) nous apprend que cette libellule mesurait 1m de long pour 70 cm d’envergure. Le fossile est donc volumineux : impossible à Anton L., en T-shirt, de le cacher sur lui. C’est forcément Jonathan W. le coupable.

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