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« J’arrive à faire face à à peu près tout »
« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
Publié dans le
numéro V (septembre 2007)
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Résumé : Depuis la prophétie de Christian Rosenkreutz, des signes annonciateurs de l’ultime combat pour la direction du globe se répandent jusque dans la ville de Paris. Jean-Louis Borloo réussit à subtiliser un morceau de la matière qui compose les tissus de la Chose qui habite l’Elysée et se précipite au bar pour appeler Chirac (et puis boire un coup).
« Qui va là j’te prie ? »
Chirac se réveillait difficilement depuis quelques jours. Il terminait ses nuits à six heures du matin après sa neuvième tisane, relisant Bashô et Buson, tous ses vieux livres jaunis... Parfois il conversait avec le fantôme de Rafic Hairi, qui lui demandait des nouvelles de son fils Saad ou de sa sœur Bahia. Pourtant, comme tous les modèles identificatoires de sa vie, de John McClane à Mike Tyson, il attendait de pied ferme le moment de crier « Je reviens » à la face du monde.
C’était Borloo au bout du fil. Il avait prélevé un morceau de la Chose pour la faire transférer à la Fraternité de la Rose-Croix. Chirac, qui officiait comme intermédiaire dans le projet Rosenkreutz de rétablissement de l’Ordre du Temple, préférait s’en charger lui-même plutôt que de passer par Bayrou : ça lui donnait l’occasion de revoir l’agent Knwoles, cette jolie Beyoncé en jupette rose. Il remit son costard avec cravate-clip et ses santiags coupés et se rendit au croisement des rues des Haudriettes et des Archives. Là, Borloo l’attendait en titubant. Il déclina l’offre de s’en mettre un dernier pour la route et partit par ses propres moyens en Alsace où l’attendaient Renée et Raymonde, deux femmes viriles qui officieraient comme gardes du corps. Commença alors une longue route à travers les paysages désolés de l’Europe Centrale jusqu’au centre bogdano-valache de la Fraternité, situé à Râmnicu Vâlcea, au sous-sol d’une ambassade attribuée à l’Etat de Nutopia. L’ex-président y fut reçu par Yoko Ono et deux Muppets : Gonzo et Janice, recrues récentes depuis leur stage de jiu-jitsu qui s’avéreraient d’excellents complices pour l’opération secrète que mènerait Chirac une fois identifiée la matière de la Chose. L’« homme qui ne s’aimait pas » s’assit sur un banc pendant que Yoko et les Muppets commencèrent leurs travaux, sous la direction du docteur Bob, et laissa son esprit vagabonder. C’est alors qu’il vit ostensiblement Elvis avancer vers lui : « Un chef est comme un homme pendu à un arbre par ses dents au-dessus d’un précipice. Un disciple se présente à lui et lui demande : Quelle est la nature du Bouddha ? Si il ne répond pas, il manque à son devoir, et s’il répond, il tombe et perd sa vie. Que doit-il faire ? »
- Nous avons identifié la matière, lui dit le docteur Bob. C’est du...
- ... plastique, anticipa Chirac.
- Exact : du plastique qui a muté avec la chair animale. Comment le savez-vous ?
- Je reviens, c’est tout.