Dans l’arrière-boutique des ship managers
Dans l’arrière-boutique des anthropologues
« J’arrive à faire face à à peu près tout »
« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
Les textes qui suivent ont été publiés dans la rubrique « Portrait » du Tigre entre 2006 et 2009. Telle que l’avaient imaginée les responsables du journal, cette rubrique cherchait surtout à s’éloigner du portrait journalistique où priment commentaires et descriptions, où ce qui a été dit est réécrit, lissé voire transformé, où l’on recherche l’anecdote ou simplement la confirmation d’un cliché à travers la personnalité d’un « bon client ». L’idée était donc avant tout de s’effacer et de restituer une parole brute. Cela demandait d’abord du temps. Les personnes qui parlent ici d’elles et de leur travail ont pour la plupart été rencontrées au hasard, dans la rue, et ont accepté de passer plusieurs heures devant un micro à discuter à bâtons rompus. Les textes tirés de ces entretiens ne sont pas pour autant de véritables autoportraits. La parole n’est pas tout à fait spontanée, puisqu’elle est aiguillée par des questions. Elle est ensuite retranscrite, ce qui introduit la ponctuation, des choix typographiques et tout simplement le poids de l’écrit, et fait aussi disparaître la voix, ses intonations, les expressions du visage, et les nuances qu’elles peuvent apporter. Certaines marques d’oralité sont supprimées pour que la lecture ne soit pas empêchée. Tout le travail de montage enfin trie, coupe, rapproche, intervertit, accentue... opérations qui ne sont pas indiquées dans le texte final. La parole n’est donc pas brute, elle constitue plutôt un matériau de départ, auquel j’ai malgré tout essayé de rester fidèle, dans le style comme sur le fond. Ce qui est écrit a été dit, et aucune coupe ne dénature le propos ou l’intention de celui qui parle. Certains lapsus ont d’ailleurs été corrigés : il ne m’appartient pas de décider s’ils sont révélateurs. S’il y a parfois « mise en récit », elle émane de l’interviewé lui-même — quand mes propositions d’interprétation étaient refusées, je n’en ai pas laissé la trace. C’est dans ce même esprit que les textes ont été pour cette édition corrigés et parfois remaniés.
H.B.
(Ce deuxième volume prend la suite de LES DIRECTEURS LES OUVRIERS ET LES BELLES STÉNO-DACTYLOGRAPHES, publié en 2010. Ce premier volume, épuisé, a été réimprimé pour l’occasion.)