Dans l’arrière-boutique des ship managers
Dans l’arrière-boutique des anthropologues
« J’arrive à faire face à à peu près tout »
« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
Chers lecteurs,
Le Tigre devrait mourir. Parce que ce projet est aberrant économiquement : un petit journal sans trésor de guerre, sans publicité, sans réseau militant, sans visibilité médiatique, qui fait le choix d’être en kiosques et en librairies, ne devrait pas exister. Un journal où seul un demi-poste (une secrétaire de rédaction) est salarié, s’appuyant sur la bonne volonté de ses fondateurs et de ses auteurs, chroniqueurs, dessinateurs, photographes, qui doivent gagner leur vie par ailleurs, ne devrait pas exister. Un journal qui n’est toujours pas parvenu à vendre les quelques milliers d’exemplaires nécessaires à un semblant d’équilibre ne devrait pas exister. Un journal qui a l’idée saugrenue d’être en papier alors que la mode est au web participatif ne devrait pas exister. Un journal qui essaie d’inventer une façon autre de s’intéresser à la marche du monde ne devrait pas exister. Voilà ce que nous avons pensé ces derniers mois, et dont certains d’entre vous ont eu vent. Ce texte devait vous l’annoncer ; ce numéro devait être le dernier.
Et puis non. Comme parfois, cette décision négative a permis, en creux, un recul, un temps de réflexion qui a fait renaître des envies, et le sentiment qu’un sacré bout de chemin avait été accompli, un bout trop conséquent pour faire marche arrière. Une fois de plus, Le Tigre a donc repris courage ; les idées sont revenues, nombreuses, différentes. Ainsi Le Tigre va non seulement continuer, mais (que demande le peuple ?) tenter de s’améliorer. Ce sera un Tigre « nouvelle allure ». Les principes d’origine seront toujours là : pas de publicité, de la rigueur, de l’inventivité. Vous retrouverez la quasi-totalité des rubriques actuelles.
Mais on ajoutera à ce nouveau Tigre quelque chose qui nous a sans doute manqué ces premiers mois : plus de respirations graphiques, plus d’aération des textes, une impression en couleur de meilleure qualité, des photos à bord perdu, bref un esprit plus « magazine » qui conserve à notre Tigre sa singularité, tout en le rendant moins intimidant. Le journal papier va devenir, dans un premier temps, bimestriel : tout simplement parce qu’un rythme plus rapide n’est pas, pour le moment, raisonnable en termes de finances. Et il nous faut un peu de temps avant de repartir, ne serait-ce que pour trouver de l’argent.
Voilà pourquoi le prochain numéro du Tigre ne sortira qu’en mars 2008. Vous le trouverez à nouveau dans vos kiosques et librairies, en France, Suisse, Belgique et Luxembourg. De votre côté, vous pouvez nous aider en vous abonnant, en prolongeant votre abonnement, en prenant un abonnement de luxe (ce qui reste la meilleure façon de nous soutenir), et, encore et toujours, en offrant des abonnements, en en parlant autour de vous, à votre kiosquier, à ou votre libraire, à votre bibliothécaire... ce que vous êtes déjà nombreux à faire. Merci encore de votre soutien et rendez-vous en mars 2008.
Tigresquement,
Lætitia Bianchi & Raphaël Meltz