Dans l’arrière-boutique des ship managers
Dans l’arrière-boutique des anthropologues
« J’arrive à faire face à à peu près tout »
« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
J’entre par la sortie. Le gardien me montre l’entrée l’air narquois. J’entre donc. Un long couloir, bas, assez sombre. Sur le mur de gauche, le titre de l’exposition, avec une petite phrase indiquant le mécène principal : Crédit Agricole. Et, sous ce nom, une petite affichette mal collée du logo dudit mécène, qui part en lambeaux. Quelques pas plus loin, l’inscription « PARCOURS ENFANT. Prends le livret découverte et suis les .... ! », les points de suspention étant matérialisés par un pictogramme d’un animal bizarre. Toujours dans le couloir d’entrée, un attroupement, sur la gauche, lit le grand paragraphe qui ouvre l’expo, cependant que le long du mur, sur la droite, des chaises disposées les unes derrière les autres sont occupées par des gens qui regardent vaguement un écran disposé dans le fond. Le scénographe était malade ce jour-là, c’est certain : puisque regarder dans un couloir d’entrée de deux mètres de large, en file indienne, un écran, relève du miracle. Je me faufile près de l’écran, juste derrière un couple de (très) vieilles personnes, petites et élégantes. Le film projeté est de Ria Hackin, il date de 1936-39, me dit la petite pancarte. C’est l’Afghanistan, bien sûr. Mais colorisé. Et c’est extrêmement étrange, ces couleurs criardes. On y voit des paysages grandioses, des paysages, encore des paysages, un chien, un âne, des paysages grandioses. Un chameau. Tu te rappelles les chameaux du désert au Koweit ? dit la vieille dame au vieux monsieur, qui trépigne sur sa chaise, paysages, paysages, tente un On y va ? mais sa femme ne bronche pas, alors c’est paysages, paysages, paysages, toujours dans ces teintes folles, l’Afghanistan en technicolor, moi aussi je commence à m’ennuyer, derrière nous les gens se lèvent les uns après les autres pour s’engouffrer dans la petite entrée de l’exposition sur la gauche, lorsqu’on voit trois rondins de bois enjambant une rivière, des hommes la traversant avec une démarche de Charlot, émotion des images d’époque, ils vont tomber dans l’eau oui mais quelle importance puisqu’ils sont morts, les images vivent, et le vieux couple devant moi, très vieux, très digne, m’émeut parce qu’ils regardent attentivement comme s’ils cherchaient quelque chose, et de temps à autre la femme dit : ça, c’est sûrement... , ils ont connu le pays à une époque, et rien que cette idée du voyage, qu’ils soient allés là-bas, alors qu’ils sont tellement ici, d’ici, me plaît. Paysages, mais cette fois avec des sortes de maisons troglodytes dans la roche immense, et la femme dit : On comprend qu’ils peuvent se cacher là-dedans. Sacré Ben Laden. Je me lève pour ne pas rire.
J’entre. La moyenne
d’âge est frappante. Soixante ans au bas mot. Qui ont un
moins de cinquante ans, il n’y a guère que les guides, les
surveillants des salles, et moi. Dans une petite vitrine, un taureau
me regarde, du haut de ses quatre mille ans. Bol à décor
de taureaux barbus, Afgh. Tepe Fullal, 2000 av.J.C. Deux grosses
femmes d’une cinquantaine d’années s’approchent en
parlant fort. L’une d’elle, lisant la légende : Les
archéologues ont souvent beaucoup d’imagination. Puis,
observant la vitrine : Ah. Il y a un taureau barbu. J’ai
rien dit. Mais ils ont souvent une imagination débordante, les
archéologues. Elles s’en va, en continuant : Quand
il était petit, Alexandre, il voulait être archéologue
magicien. Oui, archéologue magicien. Déjà,
je ne regrette pas d’être venue. En venant, je redoutais
l’absence de monde : cette exposition est à l’affiche
depuis plus de trois mois maintenant, et venir un vendredi en milieu
de journée me paraissait risqué, pour y croiser des
visiteurs. Je n’ai pas fait trois mètres dans l’exposition
que les voix se croisent toutes et que toutes me plaisent. J’avance
vers une autre vitrine, où la même dame, à popos
d’une plaque indienne où de petits fragments cassés
reforment un début de cercle, dit en montrant l’objet : Tu
dois être heureux d’avoir... Je n’ai pas entendu la
fin. J’aurais tant voulu savoir de quoi doit être heureux le
monde. Tant pis.
Je retourne vers
l’entrée. Trois petites dames, très âgées
encore, sont attroupées auprès d’un drôle de
monstre, très expressif, bouche ouverte, muni du
picto-pour-les-enfants. On dirait une gargouille ? - Ah oui... -
C’est une fontaine ! - Ahhhh ! - Ah, ça devait
être ça. Une fontaine. Elles vont vers la pièce
exposée n°3. Vaisselle in-den-tée. -
Ohhhhhhhh ! - IIIe siècle. - Ahhhhh. L’une
regarde, l’autre lit la légende, toutes commentent avec des
Ohhhh et des Ahhh d’une telle sincérité,
que je me demande ce qu’elles vont dire devant des pièces
plus majeures qu’un bout de porcelaine. - Oh, c’est à
moitié effacé la légende. - Ils auraient dû
coller une étiquette. - Ohhh ! - Remboursé !
Remboursé ! Et les trois vieilles copines, en riant,
continuent leur exploration. Elles me sont tout de suite
sympathiques, parce qu’elles commentent certes, mais pleines d’une
bonne humeur qui n’émane pas du tout des autres visiteurs.
Au moins, elles ne se prennent pas au sérieux, et même
leur Alexandre a dû passer par là sonne juste.
Plus juste en tout cas que le Il y avait des statues greques ? -
Ah ben j’savais pas... des deux visiteuses cinquantenaires
étonnées de l’Afghanistan, dont l’une, quelques
mètres plus loin, dit d’un air littéralement accablé,
comme si toute la complexité du monde venait de lui tomber sur
les épaules à la vue des influences grecques sur
l’Orient : Il y a tellement d’interactions... pffff...
Je continue. Un groupe
d’une vingtaine de petits vieux est là. La guide articule
fort. Un petit vieux à l’œil vif fayote devant un
chapiteau : C’est corinthien, ça. C’est le
seul du groupe qui a l’air d’écouter vraiment ce que dit
la guide. Il s’étonne aussi, devant la reconstitution
informatique en 3D des palais, (reconstitution qui ressemble à
un tableau De Chirico tellement ces enfilades de colonnes semblent
vides et froides), qu’il n’y ait pas eu plus de monde à
l’époque. La guide semble un peu gênée ;
ce n’est apparemment pas la première fois qu’on lui fait
la remarque. La reconstitution ne reconstitue rien du tout.
À côté,
une tête de Bodhisattva du IIIe siècle. - Tu sais
quoi ? Ancienne collection Malraux. Il l’a donnée ! dit
une femme à son mari. Le mari grommelle, j’entends trafic
d’art. Devant une grande photo grisâtre d’une montagne,
qui me fait penser aux noirs et blancs grisâtres du volume un
du Tigre qu’on a reçu hier, l’homme se fend d’un
C’est fabuleux, ce côté massif...
On entre alors dans une
zone sombre, où des vitrines éclairées montrent
des bijoux éclatants. C’est le trésor des tombes
afghanes de Tillia Tepe, Ier siècle. Il y a foule devant les
vitrines, une ligne de gens, statique, qui se déplace
imperceptiblement vers la gauche, vers une nouvelle vitrine. Je me
glisse au milieu de la foule. Sur ma droite, dans le noir, un couple,
que j’imagine être des amants parce qu’ils me semblent trop
guillerets pour être honnêtes. L’homme dit, à
propos des bijoux d’or On en prend quelques-uns ? La
femme murmure quelque chose, et sa phrase se termine par à
la vodka... Oh mais j’ferai plus ça. Ils regardent
longuement des petits bijoux d’or, que je ne trouve ma foi pas du
tout extraordinaires par rapport à ce que l’on peut voir
dans le reste du musée. Une plaquette en forme de scarabée.
Les amants bavassent. Ça servait à quoi ? -
Oh, dans des boutonnières... enfin j’crois - C’est d’une
délicatesse ! - On se demande comment on peut faire
ça... oh, regarde ! Moi, je vois très bien
comment on peut faire ça. Les petits bijoux en fleur
ressemblent aux imitations à dix centimes d’euro en métal
doré qu’on trouve chez les mercières, et que j’aime
tant.
Il y a tellement de monde
devant le trésor des tombes, que je fais marche arrière.
Je retourne dans la première salle. J’y retrouve mes trois
vieilles dames indignes, qui n’ont pas beaucoup avancé dans
leur visite, et pour cause. C’est du bronze. Ohhhhh ! Il
est pas grand. On est grandes, nous ! C’est Héraclès
pourtant, ohhh ! Très bien ! Puis, se tournant
subitement vers le film en 3D : Y’a un amphi !
Ahhhhhhh ! Et il y a une rivière, à côté !
Oh, mais c’est l’immensité ! Je reste auprès
d’elles. Devant la colonne corinthienne, c’est reparti pour un
tour. C’est joli comme couleur ! C’est la pierre qui fait
ça. Le marbre, ceux qui travaillent le marbre, ça doit
être dur, ça, j’admire ! Regardez le beau
chapiteau, ohh ! Régulièrement, je fais
attention à griffonner un objet, recopier ostensiblement une
légende, pour qu’elles ne voient pas que je vole leurs mots.
Puis je retourne dans la
salle sombre du trésor : toujours trop de monde. Alors je
continue jusqu’à la salle suivante, qui est étonnamment
vide. Le trésor happe tous les visiteurs. Je regarde une
plaque à décor ajouré en ivoire, une Cavalière
chevauchant un léogryphe (Afghanistan, Bagram, 1er
siècle). Deux petites vieilles s’approchent. La pancarte de
légende est assez haute. - Celui-là, on l’a pas
vu. - La bête, c’est un monstre... un cheval monstrueux. Un
théogryphe ! ... non, un hiéroglyphe - Et les
seins... toujours les seins de la femme... le nez, le visage...
Magnifique. Eh ben voilà. Sortie. Et elles sortent. Je
pense à sortir derrière elles, article fini. Mais non.
Je n’en ai pas assez vu. Dans les expositions, je n’ai pas de
montre, et il y a toujours une sensation du temps arrêté,
de ce qu’il faut voir, pas voir, revoir, en sens inverse, qui est
purement intuitive. Là, pas encore. Je regarde vaguement une
tête de bovidé et un buffle couché.
Ceux-là me plaisent toujours. Les petits bœufs humbles.
Puis je retourne parmi
l’or et la foule. Cette fois, je me mets vers la fin, là où
les petites pièces sont devenues couronnes. Je suis à
côté de deux jeunes femmes d’une trentaine d’années,
à vue de nez.- Deux ou trois châteaux de la Loire
par jour, à la fin tu sais plus ce que t’as vu. Elles
sont en pleine discussion devant des couronnes royales. J’pense
pas que j’vais acheter de Bourgogne, c’est trop cher. Épingles
à cheveux, tiens... ça devait être joli, dans les
cheveux. Je vais ramener quelques bouteilles. Et ça c’est
beau. J’prendrais bien un petit bracelet comme ça !
Elles pouffent. Je ressors de la pièce.
Je me suis à peine
approché d’une vitrine centrale, que j’entends une dame
dire à une autre : regarde le tigre ! Je
m’approche vite. Remarque le tigre, on dirait une décalcomanie
presque... incroyable ! Tu sais, les trucs que tu as dans les
journaux pour enfant. Il y a un tigre, sur le Grand gobelet à
décor peint : scènes de chasse et de pêche,
(Bagram, 1er siècle, verre incolore). On ne voit que lui (le
tigre), parmi les poissons, sur le vase qui fait 24,8 cm de haut. On
dirait en effet une décalcomanie. Quel joli cadeau. La guide
hurle auprès des ivoires Ils sont exceptionnels, et
pourquoi ? Pourquoi sont-ils exceptionnels ?
Je retourne dans la pièce
des sombres bijoux. - Gisèle, venez voir les épingles
à cheveux ! - Ça ? des épingles à
cheveux ? incroyable ! - Et le 15, c’est un petit
récipient... - Et les plaques ? - T’as vu ! Il
y a une bête sur le truc du bout. Une tête de bête.
Les gens qui font des bijoux fantaisie doivent s’inspirer de
ça. Je longe la file, toujours aussi dense, et retourne
encore dans la première pièce. Une autre guide parle à
un petit groupe (de vieux, toujours, toujours, de plus en plus vieux
même) : il s’agit d’une tête féminine...
Une dame dit bien haut : Ben non, il a des moustaches !
Le mari : non, l’autre... La guide : Les
talibans se sont acharnés... Soupirs dans la foule.
Je retrouve mes trois
copines, qui sont à dix mètres de l’entrée...
je me demande si elles auront fini l’exposition, pourtant pas bien
grande, avant la fermeture du musée. Elles philosophent :
Chaque civilisation... ça s’arrête. - S’ils
avaient continué, ce serait fabuleux, ça ! Mais
les voilà qui entrent dans la pièce sombre, où
je les suis : et ça, c’est un amour sur un dauphin... on
le voit bien, ohhhh ! Et la tête du dauphin, ohhhh !
Oh là là ! Bracelets de chevilles... - Tu
vois, elles avaient de grosses chevilles ! - Bracelets de
chevaux ! - Ben si, les Scythes, ils les décoraient,
les chevaux... - Ben ils ont pas de chevilles ! Pas de
chevilles, non, mais des jambes, ai-je envie de leur dire : car les
chevaux sont les seuls animaux qui aient des jambes et non des pattes
dans le langage, car les chevaux ne sont pas des animaux (dit-on).
Mais les trois copines continuent de plus belle : Ah, il
manque des numéros... huit... tête de bélier...
Ah oui ! le museau il est à gauche ! Sur ma
gauche, un couple. La fille demande avec un accent étranger
délicieux Qu’est-ce que ça veut dire bague au
chaton ? et son compagnon répond mpff.
Abruti, va. Je ressors, cette fois définitivement. Je
retourne voir le tigre. Ah, le tigre !
Je sors. On entend les
bruits des couverts du restaurant voisin, qui est plein. On peut y
manger un Menu Guimet ou un Menu Route de la Soie pour
respectivement 16 et 19 euros. Je jette un coup d’œil au livre
d’or de l’exposition. Finesse, sagesse, noblesse : ces
figures superbes nous font mesurer le chemin parcouru... à
l’envers ! Un peu plus haut, d’une écriture
enfantine ou du moins adolescente : Vive le bouddhisme,
Bouddha c’est mon dieu préféré ! Je
feuillette quelques pages. De si belles choses, si mal mises en
valeur ! Le pays méritait beaucoup, beaucoup mieux que
ça...Une page entière de récriminations.
Quel gâchis ! Scénographie nullissime, textes
illisibles. Quelqu’un a rajouté une phrase à
laquelle je ne peux pas souscrire : Pouvez-vous dire aux
visiteurs de parler moins fort ?
Je retourne là où
je devais retourner, munie de mon ticket. Soudain, alors que la
moyenne d’âge oscillait entre le troisième et le
cinquième âge, j’entends un brouhaha joyeux. Ce sont
les musées aujourd’hui : interdits aux 7 à 77
ans. Une soixantaine d’enfants s’amassent dans le hall, avec
leurs accompagnateurs. Un premier groupe entre. Tous tiennent un
crayon et une petite feuille à la main. Quelques-uns partent
soudain tous en courant vers la divinité à tête
de cheval, les autres les rejoignent. C’est de quel pays ?
Du pays Cambodge. C’est facile ça. Question suivante.
Une tête d’éléphant. C’est facile. Oh non,
c’est pas lui ! Ils vont ailleurs. Trouvent l’éléphant.
Il a été fait en Grèce ? Non, en
grès. Nouvelle recherche. Il doit être dans un cercle
de flammes ! - On a qu’à aller par là !
Un autre groupe arrive. Ma méthode de collecte de phrases
marche soudain moins bien. Plusieurs me dévisagent, comprenant
que je trafique quelque chose à griffonner des choses en
tournant autour d’eux. J’ai l’air louche. Il est temps de
partir. Je reste quand même un peu auprès du vase en
forme d’éléphant, le temps d’entendre une petite
fille s’écrier Ah c’est trop beau, je voudrais en avoir
un chez moi. Puis je vais où je voulais retourner. Chine
du Nord, dynastie Tang. Terre cuite, polychromie. collection Jacques
Polain, donation 1993. Sous chaque chef-d’œuvre, la petite mention
est là : collection Jacques Polain, donation 1993.
Je pense à Jacques Polain, dont je ne sais rien. Je pense que de tout le musée, il a possédé le plus beau. Je me demande ce que cela fait d’avoir, de son vivant, cela chez soi. Il avait le Cheval sellé, MA 6111. L’écriteau dit Les trois touffes nouées de la crinière dites « trois fleurs » correspondent à une mode venue du monde des steppes. Les aplats de couleur rouge évoquent peut-être la légende des chevaux volants et la sueur de sang perlant sur leurs flancs. Le couple de tout à l’heure, ceux qui parlaient bijoux et vodka, passe. Il est disproportionné le cheval. - Ils le sont tous. - Sauf peut-être le petit. Sous la lumière, ils ne me touchent plus. Ils regardent le Chameau se relevant. La femme dit : Le chameau il a deux bosses et le dromadaire il a une bosse, ça je le saurai toujours. Je pense au passage des mémoires de Pauvert que j’ai lues hier soir, où il dit, après des périodes difficiles, le moment où tout se comble, dans ce moment-là où on est comblé, on en veut encore plus. Je me demande si c’est mal. Ces chevaux gardaient l’âme d’un mort. Ils ont gardé Jacques Polain de son vivant. Polain mort, il a rendu ses chevaux aux autres. Des œuvres d’éternité, les voler au regard des autres quelques secondes, est-ce que c’est mal ? L’éternité moins quelques années. Je pense aux voleurs de tableaux célèbres, les tableaux invendables : qui donc ne les volent que pour les accrocher à leur mur. Dans la boutique du musée, il y avait bien une petite carte postale, une seule, à un euro. Je suis allée vérifier qu’il n’y en avait pas une autre. J’aurais bien voulu celle qui avec le cheval pommelé et la femme en tunique bleue. J’ai hésiter à la racheter, pour en avoir une seconde. Je me suis ravisée. J’ai acheté pour un euro un crayon blanc avec un petit motif Musée Guimet. Je suis entrée chez moi. En ouvrant la porte, j’ai vu la petite carte postale de l’entrée, la Joueuse de polo en terre cuite, celle qui est habillée en rouge.