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« J’arrive à faire face à à peu près tout »
« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
L’Hôtel Dassault, hôtel particulier massif à l’angle du rond-point des Champs-Élysées, là où les touristes croisent les badauds qui vont au ciné ou à la Pizza Pino, et les quelques riches riverains des avenues avoisinantes. Hautes grilles dorées, petit escalier en pierre, portes vitrées. Quatre messieurs en costumes et deux demoiselles en tailleur plus tard, munie d’un beau sac blanc estampillé Les Rendez-Vous du Voyage de Luxe pour y mettre tous les documents de présentation que vous désirerez prendre, je monte un escalier. Et là, stupeur. Dans un décor tapissé de noir, le long des murs, des espaces individualisés, parfois des alcôves regroupant trois ou quatre hôtels. Étage suivant, même scénario, dans un décor entièrement blanc. Autant dire que ce n’est pas le Salon du livre, avec ses espaces loués au centimètre carré et ses vendeurs de biftecks en rangs d’oignons. Ici, les oignons prennent leurs aises et on le fait savoir. Le site internet, il est vrai, ne disait pas autre chose : réunir les acteurs les plus prestigieux du tourisme haut de gamme dans le cadre raffiné des salons de l’hôtel Dassault et les mettre en scène sous forme de tableaux telle une véritable exposition plutôt qu’un salon classique. Chaque hôtesse interpelle poliment le client potentiel et lui accorde l’intimité d’une conversation en tête-à-tête. Ce qui n’arrange pas mes affaires : dans un lieu si vaste, il est difficile de saisir des conversations à l’improviste, du moins à cette heure de la journée où le salon se remplit doucement. Heureusement pour mes affaires, la richesse rend arrogant et les arrogants aiment parler à la cantonade.
Je me fais donc riche. J’hésite sur la destination où faire mes premières armes. Indonésie, Vietnam, Miami, Inde, Thaïlande, Seychelles, Saint-Barthélémy, Polynésie, Thaïlande, Bhoutan, Caraïbes, Maldives, Seychelles, Bali, Inde, Argentine, Mexique, Sultanat d’Oman, Égypte, Maroc, Grèce, Espagne, Principauté de Monaco, Corse, Sardaigne, Londres, Copenhague. Sous chaque destination, une grande photographie donnant une vue d’ensemble du complexe hôtelier. Les petites pancartes accolées se suivent et se ressemblent. On ne dit pas « description de l’hôtel », on dit écrin. On ne dit pas « type de cuisine », on dit saveurs. À la rubrique dite écrin, ce ne sont que lieux d’exception dans un cadre exceptionnel, du hors-norme, du havre, du haut-de-gamme, des prestations uniques, de la sensualité, de la détente, du raffinement, du luxe, du calme, de la volupté, du paradis. N’en jetez plus. Il faudra donc parler pour en savoir plus. Je choisis La Bobadilla Gran Lujo, une expérience unique - a member of The Leading Small Hotels of the World : un hôtel espagnol, qui à la rubrique écrin s’est permis une formulation hardie, people et raccoleuse, la seule en son genre du salon : Juan Carlos Ier, Brad Pitt, Tom Cruise, Placido Domingo et bien d’autres ne s’y sont pas trompés. Voyant mon intérêt pour sa pancarte, la responsable de l’hôtel m’alpague en anglais. Je tente en vain un do you speak french. Espagnol ? si. Ouf. Pour asseoir ma crédibilité vestimentaire et déjouer les questions d’argent, j’ai un argument solide. Mes riches parents, préparant un voyage d’anniversaire de mariage, m’ont envoyé en reconnaissance ; budget : no limit. La responsable croit tenir un bon client, puisque, cerise sur le gâteau, l’hôtel abrite une chapelle où des mariages peuvent être célébrés abritant un orgue mécanique de 1595 tubes. Après une description des chambres, prospectus à l’appui, elle conclut d’un air satisfait : c’est ce qu’on pourrait appeler le luxe non ostentatoire.
Je repars. J’entends par-ci par là un gros monsieur disant un gros avion, oui, c’est un gros avion !, j’entends ce n’est pas une expérience de voyage, c’est une expérience de vie, j’entends une dame dont une responsable s’approche pour lui faire l’article qui répond avec un rire fort, mais enfin, je connais ! Abu Dabhi, j’en reviens ! J’y étais la semaine dernière, c’est moi qui organise le séminaire pour M.***. Rire gêné de l’autre. Ah, la météo qu’ils ont eue, là-bas ! Derrière, les premières récriminations de la journée : bon, il y a le prix, certes. Le prix c’est le prix. Mais après, arrivés là-bas, pour le service, comment savoir ? on a payé, et le service, voyez-vous... Quelques pas plus loin, le propriétaire d’un hôtel des Seychelles qui vient de faire construire des villas privées adjacentes fait des grands mouvements de bras en s’adressant à un couple de clients. Le mari insiste, Mais où exactement ? Le propriétaire : Bon. Quand vous regardez la mer, ben c’est à gauche. Le client mime : Là, je suis face à la mer. Vous dites, c’est à gauche ? Je ne vois pas.
Je tente ensuite une location de villa privée en Italie, très bien, la Toscane. Une jeune femme m’explique de une à dix-sept chambres, avec tout le service, chauffeur, cuisinier, réceptionniste, cuisinier non cuisinier j’ai déjà dit, baby-sitter... Une documentation ? Je dois remplir une feuille. Le temps de jeter un oeil aux adresses précédentes, Neuilly, Paris XVIe, Paris IVe, Paris VIIIe, Paris XVIe, Neuilly encore, j’ai la présence d’esprit de donner une adresse en province. Je me dirige vers le stand (le lieu d’exposition, pardon) Patagonie. Un couple de cinquantenaires est en train de poser sa dernière question, ou plutôt de s’attirer la dernière réponse : ... pas ostentatoire. Bien sûr, si on a la bague avec le gros diamant, bien sûr, non, dit une dame à la femme qui a tout l’air précisément d’avoir la mauvaise idée d’avoir des gros diamants, mais déjà son interlocutrice ajoute une phrase sans appel : globalement, Argentine, c’est une destination safe. Je me dirige vers une de ses collègues, une jeune femme de vingt-cinq ans à vue de nez. Elle me montre le prospectus des hôtels pour lesquels elle travaille. Son bras tremble tellement que je vois les images du Park Hyatt de Buenos Aires, qui a la plus grande cave de vin de la ville dans un quartier qui est un peu comme le VIIIe à Paris, vous voyez, toutes secouées ; à ce rythme le vin va tourner. Cela me touche, cela me rappelle mes ventes de Tigre dans les salons du livre, les moments où l’on ne trouve plus ses mots, où l’on répète pour la énième fois que c’est ci et ça et tellement génial, tout en ne sachant pas si on a en face un acheteur ou un filou qui a la mauvaise grâce de faire semblant d’être intéressé. En l’occurrence, je suis aujourd’hui le filou. Elle me lance un je ne sais pas comment vous aimez voyagez, vous qui me déstabilise. Je lui réponds, oh, vous savez, moi je voyage plutôt en stop, et je lui ressors mon laïus sur mes richissimes parents. Elle semble rassurée, elle me dit que justement en Argentine on peut partir en voiture et avec une tente, vers la frontière bolivienne, et que c’est très beau, mais que pour mes parents, ce serait plutôt le Park Hyatt et les excursions en Patagonie. J’acquiesce. Le prospectus du Park Hyatt ressemble à une revue de graphisme. Page d’ouverture, une citation : « Se me hace cuento que empezo Buenos Aires : La juzgo tan eterna como el agua y el aire », Jorge Luis Borges. Puis des photos pleines page. Il faut arriver à la dernière page pour avoir quelques descriptifs (baignoires en marbre, chandeliers de cristal, cheminées et charme abondant dans toutes les suites du Palais) et les coordonnées. Pas de prix.
Un autre catalogue me confirme cette découverte. Ce ne sont pas des catalogues : ce sont des revues littéraires. Toute la poésie contemporaine est là. Aigris qui criez sur la mort de la littérature, rangez votre hargne. Saint John Perse a des fils émérites. Démonstration par l’exemple. Un livret blanc granuleux. Un T transparent sur une couverture épaisse aux longs rabats. Page d’ouverture :
Le Touessrok illumine les cœurs. Fusion chic de bois, de chaume et de murs de couleur blanche, dominant la baie de Trou d’Eau Douce, sur la côte est de l’île Maurice. La douceur des jardins verdoyants s’éclairant au contact des bougainvillées florissants. Le bleu apaisant des piscines et les plages de sable blanc ombragées par de gracieuses palmes de cocotiers. Pratiquez votre swing sur le fairway émeraude de la déserte Ile aux Cerfs. Escaladez les roches volcaniques noires jusqu’à en ressentir une douce impression d’évasion. Au-delà des îles, le récif s’empare de l’océan et l’apaise en son lagon couleur azur. [...] Telles sont les couleurs du jour, pointes de magie mauricienne, renaissant chaque matin.
Telles sont les brochures, pointes de magie littéraire, renaissant à chaque stand. Moi qui pensais bêtement voir des enfilades de zéros, j’ai tout faux. Aucun prix nulle part. De la poésie à l’état brut. Un arc-en-ciel des couleurs que je ne résiste pas à vous livrer, pauvre lecteur qui passez à côté de l’avant-garde d’aujourd’hui. Anthologie : Blanc. Les serviettes de plage, douces, épaisses et réconfortantes, les fleurs de frangipane flottant sur la piscine, les bateaux qui vous enlèvent en secret jusqu’aux îles, le sable fin qui glisse sous vos pieds. Rouge. Le petit drapeau de plage qui flotte au vent, un verre de rosé frais et capiteux, l’émotion qui émane d’une fleur d’hibiscus, le scintillement des libellules. Orange. Les reflets safran de la chaise longue de votre suite, le jeu de lumière des photophores sous le banian... Jaune. La lueur d’une chandelle sur une table au bord de l’eau, un verre de rhum mauricien aux épices, des bans de poissons irisés sur le récif, et au-dessus, le soleil. Vert. L’immense feuille de banane qui se balance en guise de salut, des anthuriums vert-citron le long d’une colonne, le green de salam paspalum du golf de l’Ile aux Cerfs. Bleu. Le saphir naturel de Ceylan qu’elle porte au doigt, ... l’horizon qui rejoint l’océan. Indigo. La mer profonde au-delà des récifs, un paréo de soie chatoyante après un bain de mer, un cocktail mexicain sur la plage Frangipane. Violet. Les pétales de bougainvillées parsemés sur votre lit. Noir. La feuille de nori qui enveloppe le sushi, un expresso Arabica serré, les lanternes en fer forgé qui éclairent votre chemin, sous le ciel nuit-noire parsemé d’étoiles. (A noter que les photos suivent presque toutes les descriptions : la feuille-de bananier-qui-vous-salue est bien là, mais point de libellules rouges, et à la rubrique jaune c’est bizarrement le monokini et les cuisses d’une demoiselle qui tiennent lieu de soleil.) Je m’arrête sur les deux pages finales consacrées aux renseignements bassement matériels. Les clients bénéficient d’un majordome privé 24 heures sur 24. La suite Royale bénéficie de ce beau paragraphe : ces luxes et niveau de service n’étaient autrefois destinés qu’aux rois. La suite Royale possède une chambre principale immense, une salle à manger et une terrasse extérieure. Totalement isolée, elle bénéficie d’une intimité exceptionnelle. Ajoutez un salon de coiffure avec des traitements capillaires de haut niveau, un spa, un centre de remise en forme, des sports terrestres, des sports nautiques... jaune mon rire, rouge votre compte en banque. Je note que dans le champ sémantique de l’upperclass, une habitation « supérieure », c’est le premier prix. Par ordre croissant, on a ensuite double executive, double de luxe, Junior suite supérieure, Junior suite luxe, Suite supérieure, Suite exécutive, Suite luxe, Suite supérieure villa, Suite luxe villa.
Dans une alcôve consacrée au complexe hôtelier indien Taj, je remarque un couple désagréable qui se plaint apparemment d’un séjour passé dans un des hôtels du groupe. Le ton monte un peu. Ils se disputent à à coup de noms d’hôtels. Le représentant défend bec et ongle le plus grand palais privé du monde et le Rambagh Palace, le premier palais de maharadjah à avoir été transformé en hôtel en 1925, et tape allègrement sur un Sheraton, où si on n’est au moins au quatrième étage, laisse tomber... La dame n’est pas d’accord du tout. Le couple part, non sans une phrase déplacée et vaguement menaçante du mari : si on n’est pas contents, on revient vous voir. Vu que le bonhomme est deux fois grand comme lui, on ne sait trop quelle sera sa vengeance. Je me renseigne mollement sur le le circuit touristique du Tigre, qu’il représente aussi : India’s Finest Safari Lodges. BIRTH OF A TIGER CIRCUIT. GREAT REASONS TO GO ON SAFARI IN INDIA. Witness the Land of the Tiger - capture a majestic tiger on camera in one of India’s 28 tiger reserves. On en voit trois ou quatre par jour, ou un, à dos d’éléphant ou en 4x4, me dit le responsable. J’ajoute : ou aucun. Il me dit : oui, ou aucun. Je suis à peine sortie du coin « Inde », écoutant vaguement quelques couples se faire expliquer qui les Seychelles, qui Bali, qui Maurice, qui la croisière et qui la villa privée, que je vois un monsieur maigre, celui qui écoutait sagement la beauté des Seychelles avec une dame, dans des bras, puis sur une chaise, puis étendu de tout son long. Crise d’hypoglycémie. Une jeune fille tente un faudrait plutôt le mettre sur le côté, en vain. Quelques secondes plus tard, une des personnes lui amène quatre petits-fours de luxe amassés à la va-vite : un mini-croissant, un macaron, etc. Le monsieur n’en veut pas. Tout le monde insiste. Le monsieur n’en veut toujours pas. À deux pas de là, ça continue de parler Maldives.
Fin de la visite. Deux couples d’amis, quarante-cinquante ans, se sont arrêtés au tout dernier stand, Séjour musical à l’Oasis de Siwa. Ils sont en grande discussion avec un des organisateurs de l’événement. J’arrive au moment où l’un des clients potentiels demande Mais si on n’est pas mélomane ? ce à quoi il se voit répondre : Mélomane ou pas mélomane... si on est pas mélomane, voyez-vous, ce n’est pas grave du tout. La beauté du site fait qu’on est transporté dans l’ambiance du lieu. Le soir, des concerts. En journée, des balades à cheval ou en 4x4. Oui mais pour ne pas se perdre dans le désert ? Il y a des guides berbères, qui connaissent parfaitement la région. Chouette. Et niveau faune ? Réponse cinglante : ah ben rien. Strictement rien, c’est le désert. Ah forcément, c’est le désert. Jamais vu, même pas un serpent, depuis que j’y vais. Tout le monde est de plus en plus intéressé, jusqu’au moment où l’on comprend que le concept de l’hôtel est tellement « authentique », comme disent les prospectus, qu’il n’y a pas d’électricité. Mais s’il fait chaud ? C’est une chaleur très sèche, donc très supportable. Mais s’il fait froid ? s’enquiert une des deux dames. Un berbère vous apporte une bouillote, c’est formidable. Mais, ajoute un des messieurs, il se trouve que pour des questions médicales, j’ai besoin de brancher un appareil électrique. Quand vous dites pas d’électricité, c’est pas d’électricité du tout du tout ? Du tout. Le responsable évoque deux autres hôtels (avec électricité) de l’oasis, à un quart d’heure de voiture. Ouf. Et par excès de zèle, croyant bien faire, il ajoute : sinon, il y a aussi un hôpital très bien, ce qui lui vaut une réponse cinglante de la femme : Mais il ne va pas dormir à l’hôpital, enfin ! Moment de flottement. Vite évacué par l’évocation de la beauté du lieu, son caractère préservé, le caractère exceptionnel de cette expérience où l’on se retrouve en petit groupe (une quarantaine de personnes) dans un décor somptueux. Pas de charters (soupirs de l’assistance, petits rires), rien à voir avec le Nil, les croisières, les croisières et tout ça, phrase qui fait dire au gros monsieur, avec un geste de dédain : On a donné. Tout le monde est ragaillardi. L’organisateur ajoute alors en passant, comme si de rien n’était, après une dernière et lyrique évocation : La seule chose interdite, c’est les mariages entre hommes, depuis Nasser. Une des dames glousse Pardon ? je n’ai pas compris ce que vous disiez. Et l’autre : c’était fréquent. Maintenant c’est interdit. C’est que Nasser, hein... Le gros monsieur acquiesce, il a l’air de connaître. Mais bon, c’est loin du Caire, alors ils s’arrangent. Le petit groupe s’éclipse dans la bonne humeur générale. Je reste. L’organisateur s’étonne, il pensait que j’étais avec eux. Je m’excuse vaguement. Je dis que mes parents sont très mélomanes, je voudrais savoir qui joue. On peut assister aux répétitions. Ils font transporter le piano Steinway du Caire. L’accordeur accompagne le piano.
Je descends. Je rentre dans la librairie, Arcurial librairie d’art, nos libraires vous accueillent dans un espace dédié au plaisir du livre, aux moulures majestueuses. Peintes en blanc, ou en violet acidulé. Sur le seuil de la librairie, j’entends un homme dire d’un ton rigolard : Tu vois le pistolet ? Tu le lui mets dans le dos pendant les soldes. C’est la seule solution pour qu’elle n’achète pas le manteau. S’ensuivent quelques commentaires boudeurs de la femme qui dit que non, pendant les soldes, franchement, elle a été raisonnable. Le pistolet dont il parle est exposé dans une vitrine de verre. C’est le Pistolet de combat à boulettes de fulminate, par Jean le Page, ayant appartenu au général Comte Curial (1774-1829) Vente le 19 mars. Mise à prix 50.000 euros.
Je sors de l’Hôtel Dassault. Je vais m’asseoir au Quick. J’ouvre un énième prospectus, A dreamer’s notebook. On croirait un agenda Moleskine blanc, aux bords ronds. Dreamers is normally a term for people who appear to be living a dream. What would you say if a friend told you she had discovered paradise on earth ? Of course, such things do not exist - except perhaps in the eyes of the beholder as she assimilates her surroundings. Our goal is a personal version of that paradise. We want to take the basic elements of lige - sleeping, eating, walking, resting - and turn them into natural but delightful pleasures. What could be easier, what could be more difficult ? Alicante, Cordoba, Grenade, Madrid, Majorque, Seville... Le temps de lire la liste, re-poème. You may say I’m a dreamer... ... but simple comfort is not enough. I seek a place where I feel alive. Light alone will not suffice, I look for a light that adds dignity and distinction. A city’s name is not enough I want its sound and smell, its colour, its taste. You may say I’m a dreamer, but I found that place. Lorsque je lève les yeux, j’aperçois, à quelques tables de la mienne, j’aperçois deux des hôtesses du salon : c’est leur pause-déjeuner. L’une d’elles me jette un regard étonné. Ce sont les risques du métier.