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Dans l’arrière-boutique des anthropologues
« J’arrive à faire face à à peu près tout »
« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
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Publié dans le
numéro I (avril 2007)
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Pour moi vraiment l’amour c’est — enfin, c’est pas vraiment une définition du coup — c’est à partir de quel moment t’es sûr que tu aimes, et je pense que c’est quand tu es prêt à mourir à la place de l’autre. C’est-à-dire : admettons qu’il y ait quelqu’un qui pointe avec un révolver, est-ce que tu te mets devant ? Tu vois, qui pointe ton amoureux avec un révolver, qui va le tuer. Est-ce que tu te mets devant ? Si tu te mets devant, je pense que tu aimes, je pense. ça m’est arrivé souvent, quand je suis avec quelqu’un que j’ai le sentiment d’aimer très fort, de rêver qu’on veut le tuer, et à ce moment-là de me dire : « est-ce que je me mets devant ou pas » Et autre chose, j’ai toujours posé la question à mes amoureux pour savoir s’ils étaient très très amoureux de moi. (Rires.) Si un jour je tue quelqu’un chez moi, et que je veux pas, voilà, je veux pas me dénoncer, est-ce qu’il m’aide à cacher le corps ? (Rires.) Est-ce qu’il m’aime assez pour m’aider à cacher le corps ? Si un jour je rentre, et Laurent, il me dit : voilà j’ai tué le voisin, est-ce que tu m’aides à cacher le corps, il faut le découper, tout ça. Ben voilà, ma vie est terminée avec la sienne, ou est-ce que je me dis après tout, voilà, il assume et moi je continue ma vie ?