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« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
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Publié dans le
numéro III (juin 2007)
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Mon idée du désir maintenant est totalement l’inverse de celle que j’avais quand j’avais 16 17 ans. Je crois que quand j’étais gamin, ou même adolescent, je faisais vraiment une distinction entre le désir physique et le désir intellectuel. Y a que très récemment que j’ai découvert que tout ça était profondément lié. Que non seulement il ne pouvait pas y avoir l’un sans l’autre, mais que je ne voulais plus du tout vivre l’un sans l’autre. Qu’est-ce que c’est que le désir physique ? Tu veux dire, à part le fait de se sentir en érection quand la personne entre dans la pièce ? (Rires.) Le désir intellectuel, enfin, intellectuel, je sais pas, j’ai toujours été attiré par les filles que j’imaginais plus cultivées ou plus intelligentes que moi, c’est un des trucs qui m’excitent énormément, vraiment. Le fait d’avoir rencontré justement cette fille, où il y avait plus du tout de barrières entre l’amour physique et l’amour intellectuel, ça m’avait... Je me suis rendu compte que ça a totalement changé ma façon de me comprendre moi, voilà. Vu que j’avais... que j’étais pas très à l’aise avec mon image, etc. J’étais quelqu’un de timide, je suis toujours quelqu’un de très timide, même si ça se voit pas toujours, c’était vraiment une expérience édifiante, et à la fois, évidemment très excitante. Mais effectivement puisque cette fille avait tout un tas de problèmes physiques, ça a pas pu aller vraiment jusqu’au bout. Et le paradoxe peut-être dans cette histoire, c’était que c’était la découverte d’un plaisir à la fois intellectuel et physique, et qui passait forcément par la frustration. Voilà.