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Grothendieck mon trésor (national)
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Publié dans le
numéro II (mai 2007)
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Mathias, 31 ans.
Non, pour moi finalement il n’y a pas réellement de conquête. C’est un mythe. Il y a des filles qui acceptent, des filles qui acceptent pas. Moi j’ai envie de dire moelleux. C’est mon mot en ce moment. Je me dis... Quand je me dis faut que ce soit que du moelleux, c’est-à-dire que dans tout cet échange de plaisir, de trucs, moi, je recherche que ça : c’est le fait, c’est cette épaisseur dans les relations qui font que, quand je suis en relation dans une meuf, c’est comme si j’étais dans une couette, et que ça me mette un peu hors du temps, hors du... présent. Du moelleux, quoi, c’est du cool, c’est de l’euphorie, de l’euphorie détendue. Il n’existe finalement jamais de fille qui conçoive une relation dans un pur moment d’hédonisme. C’est-à-dire que c’est toujours avec l’arrière-pensée vicieuse - faut le dire - de vouloir construire quelque chose. Exemple : je vais dans une soirée où on sait que, par exemple que j’étais fraîchement célibataire. Une fille vient me voir - je vous l’ai conté récemment - une fille vient me voir, moi hyper flatté, elle me dit : «toi tu me plais, j’ai envie qu’on dorme ensemble.» On s’était déjà vus, mais on s’était toujours ignorés en fait. «J’ai envie...» et elle finit par : «J’ai envie de manger tes lèvres». Moi hyper flatté mais je perds mes moyens, et je dis non, parce que... Je prétexte un truc, elle me dit : «c’est pas grave». Mais je fais quand même ça bien. On se revoit, ça se fait. Dès que ça s’est fait, elle est venue me voir elle me dit : «Attends, c’est pas ce que tu crois, non plus»... Tu vois... C’est... genre comme si finalement elle craignait que je la prenne pour une pute, en gros. Une salope, parce que on avait couché ensemble juste comme ça, et parce que tout de suite elle me dit : «Attends, c’est pas ce que tu crois». C’est pas ce que je crois ? Qu’est-ce que ça voulait dire «C’est pas ce que je...» Donc je me suis énervé.
- Vous en avez parlé ?
On en a parlé, je me suis rhabillé, j’ai dit : «Écoute, ça m’énerve pour deux choses, ça m’énerve d’une part parce que tu penses que moi, parce que on a couché ensemble, on a pris un moment de plaisir, assez vite, tu penses que je te prends pour une salope, donc ça c’est naze, tu me juges. Et en plus, parce que en fait t’es en train de me dire que t’assumes pas ce que tu es venue faire, de m’avoir dit : »Je veux prendre un moment de plaisir«. Donc dans le fond, tu veux un moment de plaisir mais tu veux être sûre que ça va être autre chose.