Dans l’arrière-boutique des ship managers
Dans l’arrière-boutique des anthropologues
« J’arrive à faire face à à peu près tout »
« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
|
Publié dans le
numéro V (septembre 2007)
|
Je pense que quand on est à deux, on définit un monde qui n’appartient qu’aux deux personnes composantes du couple. Dans ce couple va se créer une mythologie, constituée de récits, d’histoires, de gestes et de mots qui ont une signification particulière par rapport à l’histoire vécue par ce couple. Et du coup, c’est un peu comme un langage. C’est-à-dire que ces mots, ces gestes dits ou faits sur une autre personne n’auraient absolument aucune signification. Par exemple, il y a une fois où j’avais dit quelque chose, prononcé des mots non... des paroles non articulées, à l’oreille de quelqu’un que j’aimais. Et les mots que j’ai prononcés, de manière non articulée, en marmonant quelque chose qui n’avait pas de sens. Ce que la personne avait entendu, et après retrouvé en un mot, enfin reformulé en un mot, était devenu un élément de notre vocabulaire amoureux, une manière de se dire «je t’aime», qui venait à la base d’un moment murmuré à l’oreille. Et pour le coup donc c’était un mot en trois syllabes, que bien sûr personne ne pouvait comprendre, parce qu’il n’avait absolument aucun sens, à part dans la situation dans laquelle il a été prononcé, et ce qui en a été retiré, de cette situation.