Dans l’arrière-boutique des ship managers
Dans l’arrière-boutique des anthropologues
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« Le respect de la diversité n’est pas une donnée française »
Une audience à la Cour nationale du droit d’asile
Grothendieck mon trésor (national)
Publié dans le
numéro I (avril 2007)
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Le lecteur du Monde, ou du moins le lecteur fantasmé du Monde, on l’imaginait bourgeois, parisien, sirotant son journal un beau stylo à la main. Que nenni ! Ne voulant pas exclure le gros du lectorat moyen, Le Monde dédore son image. Et ça donne ça : une maison de province (étant donné le prix des maisons à Paris, il est inconcevable que celui qui a l’argent pour s’acheter ladite maison ait à ce point négligé le mobilier, cf. carrelage, rideaux, canapé, c.q.f.d.). Des photos d’enfants (dûment floutées) sur la cheminée : on opte pour des petits-enfants, vu les photos de mariage sur le guéridon. Une tête de cerf, un bateau, un baromètre : Chasse et pêche ? Non, Le Monde, on vous dit. Risqué, au demeurant, la tête de cerf pas très consensuelle. Mais le lecteur du Monde a l’air tellement honnête, épris de culture (il annote des textes au critérium), pas snob (critérium, c.q.f.d.), de son temps (télévision, improbable composition florale à une fleur devant la sinistre pendule, ordinateur). C’est l’été. Il est six heures moins dix. — Y’a quoi ce soir à la télé ? — Regarde dans Le Monde. Heureusement qu’on s’est abonnés !